Ravauder la rentrée (où il est question de canevas et de recyclage)
Il aura fallu quelques jours d'escapade à Porto pour se remettre d'une rentrée trop chargée et trop rapide ; de longues heures de marche dans les ruelles aux murs lépreux, des mollets rendus douloureux par les escaliers escarpés, le spectacle des nuages dans le ciel en arrivant sur les belvédères, le bruit des vagues qui inlassablement reviennent s'écraser sur les rochers pour petit à petit se recentrer sur soi-même et de nouveau avoir envie. Envie de ressortir les aiguilles, envie de faire de nouvelles To-do lists, envie de fouiller dans les stocks, envie enfin de reprendre le chemin de ce petit blog qui mine de rien va fêter ses 10 ans sous quelques jours. Ça méritait bien un nouveau billet, non?
Pour débuter cette nouvelle année scolaire, j'ai souhaité vous présenter une couture un peu kitsch née d'une vieille envie longtemps mûrie et partagée un jour d'hiver avec mon amie Libellule. Tout est parti d'un article de MCI sur le raccommodage mis en avant par l'une et d'une lecture sur le "zéro déchet" par l'autre. Le même constat d'un stock qui déborde au point d'inhiber toute créativité, la même envie de se retrouver autour d'un défi et de découvrir ce qui est né de l'imagination de l'Autre... Et parce que nous partageons le goût des canevas anciens, ce premier défi s'est quasiment imposé de lui-même!
Roselyne fait sa belle depuis cet été chez mon amie Elle est passée par là et vous raconte une belle histoire de vacances romaines et de liberté.
Pour ma part, j'ai voulu faire entrer dans la maison les jolis oiseaux nourris l'hiver dernier et qui ont honoré mon printemps de leurs chants mélodieux. Un petit palmier avait besoin d'un nouveau pot pour s'épanouir... et qui dit nouveau pot, dit nouveau cache-pot. J'ai osé couper dans cette tapisserie pour en prélever un morceau et j'ai poussé l'audace à l'associer à des pois.
On arrive à la fin de ce billet et son titre peut rester encore mystérieux pour certains. J'ai emprunté ce mot de ravauder (raccommoder à l'aiguille) à Madame Elle est passée par là. Ce mot me plait pour ce qu'il représente mais aussi pour ses consonances. Que dire de pétasser (raccommoder, réparer)?Le terme "pétasse" est devenu une insulte mais je me souviens d'une époque où c'était un surnom affectueux que l'on se donnait entre copines.
Je rêve aujourd'hui de porter haut l'étendard des Pétasses, celles qui rafistolent, qui sortent les vieux objets de leur léthargie ou de leur oubli pour leur donner une seconde vie. Il y a autant de beauté dans la vieillesse que dans la jeunesse, c'est notre regard qui ne sait pas la voir. Peut-être un fil d'or à tirer ensemble à l'avenir ? Il pourrait être question de boutons et de vieilles dentelles ... mais pas d'arsenic, promis!